Hazar Mrad

Étudiant au doctorat en sciences infirmières à l’Université de Montréal

Hazar Mrad

Mon expérience professionnelle en tant qu’infirmière m’a motivée à entreprendre des études supérieures et a inspiré mes domaines d’intérêt en recherche pendant mon projet de maîtrise et de doctorat. Ma pratique infirmière ciblait les soins postopératoires de la clientèle gynéco-oncologique qui est une clientèle féminine vulnérable certes, mais tellement un symbole de persévérance et de résilience. J’ai constaté alors des besoins non comblés en santé sexuelle chez cette clientèle, ainsi que la nécessité d’améliorer la formation infirmière dans ce domaine. En effet, il faut savoir que toute personne doit pouvoir jouir d’une santé sexuelle satisfaisante tout au long de sa vie, ou autrement dit se sentir bien sur le plan sexuel. Environ 50 % des personnes souffrant de cancer dont les cancers gynécologiques peuvent développer des problèmes sexuels à cause du cancer et ses traitements. Grâce à leurs habiletés relationnelles et leur jugement clinique, les infirmières peuvent dépister, évaluer et soutenir ces personnes face à ces problèmes. Toutefois, le sujet de santé sexuelle demeure un tabou et la formation infirmière à ce sujet demeure encore sous-optimale. Pour contribuer à l’amélioration de la formation infirmière en santé sexuelle, il était capital pour moi de développer mes compétences en recherche et en formation. S’engager dans la recherche et poursuivre des études à la maîtrise en sciences infirmières axée sur la formation me paraissaient comme une évidence dans mon parcours. Mon intérêt pour la santé sexuelle et la formation infirmière ont été au cœur de mon projet de recherche de maîtrise. En effet, j’ai développé une simulation en ligne en collaboration avec des personnes inspirantes telles que ma directrice de maîtrise, des expertes cliniques et une patiente partenaire. Ensuite, il était question d’évaluer les effets préliminaires de cette simulation auprès d’infirmières et d’infirmiers œuvrant en soins gynéco-oncologiques pour améliorer leur communication en santé sexuelle. Le choix de la simulation n’était pas le fruit du hasard, mais il émanait d’un long processus de recherche et de réflexion. S’engager dans la recherche en sciences infirmières nous apprend à prendre du plaisir pour chercher l’information, l’analyser et la transférer dans une optique de générer de nouveaux savoirs utiles pour la pratique infirmière.

Participer à ce projet m’a amené à saisir l’importance de l’élargir à une plus vaste communauté infirmière et à cibler la santé sexuelle chez la clientèle adulte oncologique en général. Poursuivre un doctorat en sciences infirmières était devenu alors une priorité dans mon cheminement académique pour soutenir, grâce à la recherche, l’expertise et le rôle infirmier en santé sexuelle en oncologie. Mon projet de recherche au doctorat vise à développer une intervention pour améliorer les compétences infirmières en santé sexuelle en oncologie. Il s’agit d’une continuité de mes travaux de recherche en maîtrise. Mes activités de recherche visent ainsi à faire valoir la plus-value d’optimiser la formation infirmière clinique pour que celle-ci intègre systématiquement un volet en santé sexuelle en oncologie et qu’elle puisse outiller davantage les infirmières dans leur rôle d’évaluation, de dépistage des problèmes sexuels et de soutien à la clientèle oncologique.

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