Joyce Cimper

Étudiante au doctorat en études cinématographiques à l’Université de Montréal

Joyce Climper

Un des cours dispensés dans le master en création littéraire que j’ai réalisé après ma licence de philosophie-sociologie était consacré aux séries télévisées, à leurs spécificités en termes d’écriture. Ayant été passionnée par ce cours, j’ai entrepris un second master en études cinématographiques durant lequel j’ai rédigé deux mémoires : l’un portant sur le rôle de la musique rock dans la construction identitaire de Supernatural, l’autre sur la représentation de la folie dans Legion, les sens employés (vue, ouïe et toucher) afin de la communiquer au spectateur.

Dans ma thèse, j’analyse les séries cette fois sous l’angle de l’espace. Je m’intéresse tout d’abord à l’espace dans les séries. J’examine comment il est envisagé et élaboré par les scénaristes, réalisateurs et set designers, quelles approches ils utilisent pour développer des univers fictionnels soumis au principe de variation et de répétition. J’examine l’impact que le temps long a, non seulement sur la représentation des espaces, mais aussi sur notre rapport à ceux-ci en favorisant à notre attachement à l’œuvre. Il s’agit de comprendre quelles stratégies esthétiques et narratives déployées par les équipes de production font de l’espace un élément-clé contribuant à ancrer les séries dans l’imaginaire collectif. Ces considérations m’amènent à étudier les créations visuelles et sonores que réalisent les fans, celles-ci révélant comment ils appréhendent l’espace figuré et participent à son expansion. Je m’intéresse également à l’espace des séries. L’expérience télévisuelle s’avère, en effet, être éminemment spatiale. Elle s’inscrit autant dans notre domicile que hors de celui-ci, les technologies actuelles permettant de visionner son émission favorite n’importe où sur n’importe quel support. Elle est résolument mobile, les spectateurs entreprenant des pèlerinages sur les lieux de tournage. En plus de se déployer sur les réseaux sociaux et d’être grandement influencée par les plateformes de streaming qui cherchent à baliser notre consommation, l’expérience télévisuelle est concernée par des enjeux transnationaux. Tout ceci a bien évidement une incidence sur la relation que nous entretenons avec les séries et elle se doit d’être réfléchie. Cette thèse s’attelle, en définitive, à saisir comment les univers fictionnels immersifs que l’on a plaisir à regagner sont conçus et réceptionnés par les différents acteurs qu’ils impliquent.

Joyce Cimper participera au colloque 475 – Mieux comprendre l’amour pour/par les séries télévisées, au 90e Congrès de l’Acfas.

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