Un texte de David Zuchoski
L’eau est l’amie des microorganismes. Ceux-ci se satisfont de peu : une conduite d’eau rarement utilisée, un pommeau de douche ou un drain d’évier leur suffisent pour proliférer.
Dans la plupart des cas, la prolifération de ces bactéries, protozoaires et champignons se fait sans conséquence. Mais lorsque leur terrain de jeu se trouve dans un centre hospitalier, l’histoire est différente : la concentration importante de patients présentant une vulnérabilité au niveau de leur système immunitaire augmente considérablement le risque de transmission et d’infection.
La stagnation de l’eau participe aussi au développement de biofilms, cette couche gluante qui, par exemple, épouse le fond d’un évier qui mérite d’être lavé. Le problème, c’est que dans les hôpitaux, ces biofilms constituent des environnements propices à la passation de résistances aux antibiotiques.
Bref, il y a urgence de trouver des façons de contrôler ces sources d’infections nosocomiales liées à l’eau.
Quelles pratiques doivent être encouragées pour les prévenir? Quel protocole de désinfection de l’eau privilégier pour se débarrasser de la menace? Voilà quelques-unes des questions auxquelles Marianne s’est attaquée durant ses études doctorales.
« Certaines pratiques dans les grands bâtiments comme les hôpitaux ont pour objectif d’économiser l’eau et l’énergie, mais en contrepartie, elles favorisent la croissance des microorganismes », explique l’ingénieure de formation. « Il y a toute sorte d’aspects d’opération et de conception de bâtiments à reconsidérer. »
Pour comprendre comment se côtoient et évoluent plusieurs espèces de microorganismes présentes dans l’eau face à des mesures de mitigation, Marianne a notamment mené des analyses métagénomiques. En séquençant l’ADN compris dans ses échantillons, elle a décortiqué la dynamique des populations microbiennes et identifié les facteurs qui dictent la présence ou l’absence de certaines espèces d’intérêt. « De cette manière, on peut émettre des recommandations qui, on l’espère, permettront de réduire l’exposition des patients vulnérables à des microorganismes opportunistes dangereux. »
Marianne présentera les résultats de sa recherche le 9 mai dans le cadre du colloque « Prévenir les infections associées à l’eau dans les établissements de santé : un défi à l’interface du génie et de la médecine » organisé par la professeure Michèle Prévost de Polytechnique Montréal et Dre Caroline Quach-Thanh de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.
Afin d’améliorer votre expérience, ce site utilise des témoins (cookies). En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation de ces témoins. En savoir plus. Vous pouvez refuser les témoins en modifiant les paramètres de votre navigateur.