Myriam Clément

Étudiante au doctorat en santé publique à l’Université de Montréal

Infirmière de formation, j’ai pratiqué dans les domaines de la périnatalité et de la santé mentale. Alors que je travaillais dans une clinique d’intervention précoce pour la psychose, j’ai été inspirée pour mon projet de recherche à la maîtrise en sciences infirmières. J’ai alors effectué une recherche-action sur la relation entre l’infirmière et la personne vivant un épisode psychotique, en contexte d’hospitalisation involontaire. Mon expérience auprès de cette clientèle vulnérable m’a fait prendre conscience des nombreux facteurs sociaux et environnementaux qui influencent la santé mentale des jeunes et de la population, ce qui m’a amené à poursuivre un doctorat en santé publique. J’intègre alors mes expériences en périnatalité et en santé mentale au sein d’un projet de recherche sur la santé mentale des parents en période périnatale et leur association avec le développement socio-émotionnel de l’enfant. Je m’implique également à titre de coordonnatrice de recherche pour une étude visant à valider une intervention virtuelle de promotion de la santé mentale des parents au cours de la grossesse. Dans le cadre de ces projets, j’espère ainsi pouvoir contribuer à briser le cycle de transmission intergénérationnelle des problèmes de santé mentale au sein des familles vulnérables.

Ma thèse porte sur l’association entre la dépression parentale en période postnatale et la santé mentale de l’enfant. Bien que plusieurs études aient documenté les associations entre la dépression maternelle ou paternelle et les problèmes de santé mentale chez l’enfant, peu d’études longitudinales nous renseignent sur l’effet combiné de la dépression des deux parents ainsi que les mécanismes propres à la mère et au père, ce qui limite notre compréhension de l’impact de la dépression parentale sur le développement de l’enfant selon une perspective familiale. L’objectif général de ma thèse est donc d’étudier les rôles combinés et distincts de la dépression maternelle et paternelle dans l’apparition de problèmes internalisés et externalisés au cours de l’enfance et de l’adolescence, tenant compte des divers contextes sociaux et environnementaux. Les résultats de mes travaux viennent appuyer l’importance de promouvoir la santé mentale des pères et d’intervenir selon une approche systémique familiale, tenant compte des effets synergiques entre la dépression maternelle et paternelle sur la santé mentale de l’enfant. Mes travaux démontrent également que le fait de promouvoir la santé mentale des parents pourrait aider à réduire les inégalités socioéconomiques au niveau de la santé mentale de l’enfant.

Pour la poursuite de ma carrière, je prévois continuer d’étudier les associations entre la santé mentale des parents et celle de leurs enfants, les facteurs de risque et de protection environnementaux qui atténuent ou exacerbent ces associations, ainsi que les mécanismes propres à la mère ou au père qui expliquent la transmission intergénérationnelle des problèmes de santé mentale. Mon objectif ultime est d’utiliser les résultats qui émergeront de mes travaux pour développer, évaluer et implanter des interventions cliniques ou de santé publique pour la promotion de la santé mentale au sein des familles.

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