Un texte de Juliette Pierre
Si l’hydrogène vert est envisagé comme alternative verte aux énergies fossiles, le développement d’infrastructures de stockage et de technologies de transport limite toujours son adoption. L’ammoniac, en contrepartie, ne connaît pas ces freins : on le stocke et on le transporte déjà un peu partout sur la planète pour servir de fertilisant. L’ammoniac peut également servir de carburant et être produit grâce à de l’électricité verte.
Mais il y a un hic. Comme carburant, l’ammoniac est moins propre. Sa combustion partielle libère des oxydes d’azote qui favorisent notamment des pluies acides. Avant de l’envisager comme solution à long terme, il faudra d’abord développer des appareils à combustion qui brûlent l’ammoniac sans générer de produits secondaires nocifs.
Voilà le cœur du projet d’Olivier Chabot qui mise sur des simulations pour trouver des réponses. « C’est un projet motivant parce qu’on travaille sur des carburants alternatifs avec pour objectif de les rendre moins polluants », explique-t-il. « En plus, on utilise des simulations qui donnent un aspect très fondamental au projet. Ça me plait beaucoup! »
Dans un super-ordinateur, Olivier simule la combustion de l’ammoniac en utilisant 64 réactions chimiques élémentaires qui sont affectées par la pression, la température et l’écoulement des gaz. « On est à mi-chemin entre la chimie et la mécanique des fluides », dit-il.
Olivier teste d’ailleurs différentes conditions de combustion en ajustant numériquement chaque paramètre à l’aide d’un modèle en deux dimensions. Résultat? « Nous savons que si la flamme est trop refroidie à la paroi, de l’ammoniac non brûlé, qui est très toxique, peut réussir à s’échapper », explique-t-il. Pour le reste, il faudra passer voir sa présentation au congrès!