Ophélie Collet

Étudiante au doctorat en santé publique à l’Université de Montréal

L’importance de la petite enfance

Captivée par le développement humain, la biostatistique et l’épidémiologie, je cherche à mieux comprendre l’impact des expériences de vie à la petite enfance sur le développement psychoéducatif tout au long de la vie. L’objectif central de mes travaux de recherche doctoraux est d’investiguer l’influence combinée de facteurs de résilience et de facteurs de risque à la petite enfance sur le développement à l’âge adulte.

Tout a commencé par une observation : des adultes pleinement épanouis aujourd’hui ont pourtant parfois vécu différentes formes d’adversité au cours de leur enfance. Alors, quelles ressources ont-ils pu mobiliser afin de surmonter ces obstacles? Comment apporter les ressources nécessaires aux enfants qui en ont besoin? Comment favoriser l’égalité des chances dès les premières années de la vie? Ce sont autant de questions d’intérêts auxquelles mes travaux de recherche espèrent apporter des ébauches de réponses.

Depuis mon arrivée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, je travaille au sein de deux équipes scientifiques exceptionnelles. En collaboration, nous analysons les données d’études de cohortes suivant les enfants de la naissance à l’âge adulte. De récents résultats de recherche ont notamment mis en évidence que les enfants fréquentant des services de garde et d’éducation préscolaires (par exemple les centres de la petite enfance, la Maternelle 4 ans) présentaient une meilleure préparation à l’école. En effet, il est possible que ces services facilitent la transition des enfants à l’école. Fait intéressant, ces recherches ont également montré que la fréquentation de services préscolaires était également associée à une diminution des inégalités de préparation à l’école entre les enfants issus de milieux défavorisés et ceux de milieux mieux nantis. Ce sont des résultats importants, car une bonne préparation à l’école est associée à une meilleure réussite scolaire ultérieure, elle-même associée à des capacités financières plus avantageuses et une meilleure santé physique et mentale tout au long de la vie.

La petite enfance est au cœur de mes intérêts, car elle représente une fenêtre d’opportunité majeure du développement. Des travaux menés par des chercheurs de l’Université Harvard ont notamment montré que les capacités du cerveau de changer en fonction des expériences vécues sont au maximum au début de la vie et diminuent rapidement ensuite. En outre, les travaux du prix Nobel d’économie James Heckman ont montré que les interventions précoces au cours des premières années de la vie sont plus efficaces que les interventions ultérieures, représentent l’un des meilleurs investissements qu’une société puisse faire pour améliorer son capital humain. Ainsi, je souhaite que mes travaux puissent contribuer à la compréhension et au soutien du développement psychosocial humain afin de soutenir la mobilisation des ressources nécessaires au développement de chaque enfant dès le début de la vie.

Ophélie Collet présentera dans le cadre d’un colloque du vendredi 12 mai au 90e Congrès de l’Acfas.

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